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Pourquoi le Général Doumbouya ne devrait pas être candidat aux élections

Décryptage, Politique, Opinions • 10 mai 2025 • Ali Camara

⏳ 5 min de lecture

Pourquoi le Général Doumbouya ne devrait pas être candidat aux élections

La candidature du général aux élections annoncées ne ferait que différer la tragédie guinéenne sans la résoudre.

Le général doit partir. Et peut-être pourra-t-il revenir dans un futur proche ou lointain, auréolé de ces lauriers que l’on décerne à ceux qui ont su respecter l'engagement pris, riche de cette confiance que seul le serment tenu sait offrir. Qu’on l’aime ou pas importe peu : sa candidature, de toute évidence, ne ferait que différer nos problèmes politiques. Elle n’est en rien une solution, si l’on tient un tant soit peu à un véritable changement. Et, au regard de la démarche embrassée par ses partisans (opportunistes ?), on peut craindre davantage pour la suite.

Disons-le clairement : si le général se présente comme candidat, ce sera sous le spectre d’un coup d’État. Cela voudrait dire que tout le monde  peut un jour faire un coup d’État et par la suite, s’offrir par tous les moyens un mandat civil. D’une manière ou d’une autre, on n’aurait pas bougé. Pas du tout. La symbolique ne s’y prête pas. Et, là où la symbolique n’est pas suffisamment prise en compte, il faut éviter d’espérer, d’espérer de trop. Il faudrait à la place de l’espérance naïve, veiller constamment, comme on veille sur de l’huile sur le feu. Pourtant, il est impératif de fermer définitivement cette porte, d’autant que gouverner avec la peur d'un renversement constant ne peut mener qu'à une dérive irréversible. Les exemples pullulent dans ce sens et montrent que les régimes militaires sont souvent maudits par cette réalité. Pourquoi nous risquerions-nous à encourager une telle voie ? Je ne formule pas cela par surenchère démocratique, bien que je sois conscient des abus de ce concept dans nos débats publics. 

Mais j’insiste : la candidature du général ne ferait que différer la tragédie guinéenne sans la résoudre. Je suis ouvert à une longue transition, mais cela doit rester une transition, pas une légitimation par les urnes qui dévoilerait cette cape de mascarade sous laquelle s’agite déjà le vrai visage de la confiscation du pouvoir. Une transition politique ne devrait pas se muer en une légitimité douteuse. Ce serait ni plus ni moins une militarisation de la scène politique, avec pour corollaire la mobilisation de politiciens démagogues, convaincus que la politique ne repose ni sur des convictions ni sur des idéaux, mais sur des intérêts à défendre et des parts à distribuer.

Tout cela se passe actuellement sous une certaine pression, avec des voix discordantes étouffées, et on parle moins de transition. Le CNRD est en roue libre, et cette situation est dangereuse. Quand la justice guinéenne devient de plus en plus inquiète, les scandales financiers et les dénonciations de corruption aussi fréquents, face à ces nombreuses disparitions taxées de kidnappings, de procès politiques aux allures théâtrales et non moins tristes pour nos espérances. Nous assistons également à une distribution de l’argent public, de voitures provenant du garage du gouvernement ou de fonds publics dilapidés – le tout accompagné de slogans creux. Une candidature dans de telles conditions serait sans envergure politique, et sans enjeux réels. Rien de cela ne semble naturel, et nous reproduisons les mêmes schémas que les défenseurs du troisième mandat du PRAC. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, comment s’étonner demain des répercussions des manœuvres actuelles des partisans du CNRD ?

À titre personnel, j’apprécie beaucoup le général. J’ai d’ailleurs longtemps été catalogué comme un partisan du CNRD. Je crois que je l’aime pour son engagement sérieux et son dévouement à réaliser des promesses politiques longtemps oubliées. Il faut reconnaître qu’il a fait des efforts. J’espère profondément qu’il saura continuer sur cette voie. Qu’il fera  preuve d’abnégation et choisira de renoncer à ses ambitions politiques personnelles. Du moins pour le moment. Il offrira ainsi à la Guinée une chance de guérir ses blessures et d’amorcer un véritable renouveau. Je mise beaucoup sur lui pour atteindre cet objectif. Pour tout vous dire, je l’aime également pour son attachement naturel à ses collaborateurs, sa simplicité et le spectacle politique presque hollywoodien de ses sorties médiatiques et ses accolades publiques. Il a en quelque sorte fini par épouser la stature politique d’un véritable Chef d’État. Néanmoins, je reste convaincu qu’une candidature immédiate du général à la présidence serait une défaite pour la Guinée. 

Nous sommes environ 15 millions de personnes, et il existe bel et bien des Guinéens capables de prendre le relais dès maintenant. Le Général a des chances de revenir, de manière plus honorable, plus forte et avec davantage de légitimité. Il est encore jeune et a déjà démontré son leadership et son courage. En partant maintenant, il s’assure un retour triomphal. Ceux qui veulent pousser l’optimisme au point  d’occulter la réalité posent un véritable problème. Si le général se présente aux élections annoncées, il en serait transformé, et son expérience à ce poste de candidat modifierait son essence même. L’histoire est têtue et, si le général accède à cette candidature que ne cessent de chanter ses partisans les plus zélés, autrefois acquis aux mauvaises causes de troisième mandat ou de « koudéisme », il ne sera plus l’homme qu’il fut le 5 septembre.

Certains milieux défendent l’idée qu’après tout, si le CNRD venait à respecter pleinement les principes démocratiques (en libérant les médias, en garantissant la liberté d’expression, en acceptant la critique), et si les candidats irréprochables pouvaient concourir au même titre que le Général Mamadi Doumbouya, alors celui-ci pourrait, peut-être, s’imposer comme un excellent président de la République. Mais ce défi est loin d’être aujourd’hui sur la table, et au regard de la démarche politique du CNRD, il n’est pas exagéré de douter de lendemains meilleurs. Alors faut-il vraiment accompagner le général malgré et contre tout sur ce chemin ?

N’est-il pas imprudent et impertinent de croire que sans le général, la Guinée ne pourrait pas amorcer le changement dont elle a besoin ? Si ses partisans refusent de jeter un regard lucide dans le rétroviseur de notre histoire politique et d’en tirer les leçons, ils risquent de transformer leur «champion», à l’instar d’Alpha et des siens, en un énième rendez-vous manqué.

 

 

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À propos de l'auteur

Ali Camara

Ali Camara

Ali est diplômé en Droit des Affaires de L’Université Général Lansana Conté de Sonfonia (UGLC-S ). I...

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